Maladie d ‘Alzheimer: la prise en charge non médicamenteuse et pluridisciplinaire

Maladie d ‘Alzheimer: la prise en charge non médicamenteuse et pluridisciplinaire

En France, près de 850 000 personnes sont touchées par la maladie d’ Alzheimer ou une maladie apparentée.

Aux différents stades de la maladie, il est crucial d’assurer la meilleure qualité de vie au patient ainsi qu’aux aidants.

Faute de traitements médicamenteux autres que symptomatiques, le défi est de préserver aussi longtemps que possible l’autonomie cognitivo-fonctionnelle et le bien-être de la personne malade, l’aider à trouver ses repères, la préserver des complications fonctionnelles de la maladie et retarder son entrée en établissement spécialisé.

Pour ce faire, une prise en charge globale est nécessaire. Ses modalités seront déterminées à l’issue des bilans diagnostics en consultation mémoire et font intervenir, en synergie, différentes spécialités paramédicales.

Face à la complexité de la maladie, à des besoins très spécifiques, quels sont les rôles de ces différents acteurs dans la prise en charge globale du patient dès les premiers signes de la maladie?

L’infirmier et la maladie d’ Alzheimer

Les infirmiers jouent une fonction essentielle dans le maintien des malades à domicile. De par leur proximité avec le patient ainsi que par la régularité des visites, ils assument un rôle qui dépasse le simple fait de prodiguer des soins et qui s’articule autour de deux axes majeurs: apaiser les angoisses et stimuler pour promouvoir le maintien de l’autonomie:

  • Stimuler l’autonomie de la personne durant les auto-soins en l’invitant à faire les gestes par elle-même: il faut aider la personne à retrouver le sens d’un outil sans pour autant pallier à tous ses gestes.
  • Mettre en place des activités dites thérapeutiques afin de stimuler les capacités cognitives.
  • Veiller à la bonne observance des traitements et suivre les éventuels effets secondaires: neurologiques (hallucinations, vertiges, céphalées, fatigue, confusion, syndromes parkinsoniens, vertiges), digestifs (diarrhées, vomissements), urinaires (incontinence), cardiaques (syncope, troubles du rythme cardiaque)
  • Observer et noter l’évolution des troubles, mettre en place des actions adaptées ou suggérer des prises de rendez-vous auprès d’experts.
  • Rassurer le patient. Le tact, l’empathie et la délicatesse sont de mise
  • Lui expliquer les gestes qui vont être faits et trouver les paroles qui vont calmer l’angoisse… Ces techniques relationnelles sont à adapter au cas par cas et ne sont d’être évidentes car elles demandent parfois au soignant de deviner des choses qui se passent dans l’esprit de la personne Alzheimer.
  • Reconnaître les premiers symptômes chez des patients âgés suivis pour d’autres soins afin de favoriser une prise en charge précoce.
  • Accompagner et orienter les aidants naturels pour qui la maladie est aussi souvent vécue comme un cataclysme.

L’orthophoniste et la maladie d’ Alzheimer

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’action de l’orthophoniste, à domicile et/ou en cabinet, ne consiste pas en un réapprentissage de capacités langagières dégradées par l’avancée de la maladie, mais à nouer précocement un lien privilégié avec le patient.

L’expertise de l’orthophoniste permet à l’entourage et aux soignants du malade d’adapter le discours et les attitudes afin de construire et de maintenir un dialogue apaisé avec le patient.

  • Repérer les mécanismes de compensation mis en place, de les valoriser et de permettre une interprétation fonctionnelle de ce langage parfois très étrange pour les interlocuteurs.
  • Permettre au sujet d’exprimer ses attentes, ses désirs, ses besoins comme ses difficultés. L’orthophoniste pour notamment s’appuyer sur la connaissance des éléments autobiographiques fournis par l’entourage.
  • Maintenir une communication pour prévenir les tensions familiales ou sociales qui pourraient conduire à un isolement social, à la dégradation de l’image et de la conscience de soi.

Le psychomotricien et la maladie d’ Alzheimer

En tant que spécialiste des communications non-verbales, le psychomotricien évalue les fonctions sensori-motrices, perceptivo-motrices, tonico-émotionnelles et psychomotrices du patient ainsi que l’impact de l’environnement et de l’entourage. Il s’agit d’une approche globale motrice, psychique et sensorielle qui va consister à:

  • Choisir, en fonction du stade de la maladie et selon le diagnostic lésionnel les techniques de stimulation et d’apaisement psychomotrices Elles ont un rôle important dans la perception et la prévention des troubles du comportement. En effet, pour les psychomotriciens, les troubles psycho-comportementaux sont d’abord et avant tout un mode d’expression.
  • Proposer, aux premiers stades de la maladie des méthodes de stimulation proprioceptives et vestibulaires qui renforcent le schéma corporel, l’équilibre et préviennent les chutes. Un travail de gestion du stress et de prise en charge de l’anxiété peut y être associé (technique
  • Travailler, aux stades modérés,  sur des techniques de stimulations sensorielles qui renforcent la compréhension de l’environnement (déficits sensoriels et déficit cognitif étant liés).
  • Utiliser, aux stades sévères, les techniques centrées sur les perceptions et l’approche sensori-motrice qui maintiennent des capacités relationnelles et motrices.
  • Aménager l’environnement en fonction des éventuelles hypo- et hyper-sensibilités, afin de favoriser une lecture adaptée de cet environnement. L’observation du tonus musculaire participera à la compréhension des émotions du patient et facilitera à l’évaluation de la douleur
  • Élargir l’expertise à l’entourage et à la relation aidant/aidé pour améliorer les compétences de l’entourage en matière de communication non verbale et contribuer à atténuer l’impact des troubles du comportement.

L’ergothérapeute et la maladie d’ Alzheimer

Sa pratique vise à évaluer l’impact des troubles cognitifs sur les actes de la vie quotidienne ainsi que sur les facteurs psychosociaux et environnementaux qui influencent la capacité d’agir de la personne au quotidien.

  • S’intéresser autant à la personne malade qu’à son (ses) aidant(s) et pour celui(ceux)-ci à son(leur) rôle de « soignant».
  • Se centrer sur les activités dites «significatives» capables de procurer un haut niveau de bien- être.
  • Faire de la maîtrise, du plaisir et de la satisfaction de la personne dans le cadre de ses activités des priorités.
  • Avoir recours à des thérapies de réhabilitation pour renforcer certains apprentissages et permettre d’en réaliser de nouveaux.
  • Solliciter le soutien de l’entourage en tant qu’élément important pour l’ensemble du travail de réhabilitation et pour maintenir les acquis.
  • Proposer des mises en situation concrètes pour aider la personne à évaluer son efficacité personnelle,mettre en valeur ses capacités en situation.
  • Apporter un complément utile aux évaluations neuropsychologiques réalisées en cabinet et renseigner l’entourage sur le niveau d’aide à apporter à son proche et sur les meilleures conditions de réalisation de l’activité.

Le kinésithérapeute et la maladie d’ Alzheimer

L’objectif principal du kinésithérapeute est de maintenir les fonctions motrices, notamment la marche et l’équilibre pour la prévention des chutes.

  • Promouvoir une activité physique adaptée.
  • Conseiller sur l’usage et l’utilisation des orthèses nécessaires à la marche ou aux postures adaptées.
  • Participer à la maîtrise par l’aidant ou les soignants des techniques adaptées de transfert, à la prévention des complications de décubitus.

L’accompagnement des personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer est délicat, difficile, professionnellement comme humainement.

C’est pourquoi il est important d’être formé au mieux afin de répondre aux exigences de cette pathologie si particulière mais aussi afin, en tant que soignant, de se préserver au mieux.

Zoom sur les formations:

ALZHEIMER : PRISE EN CHARGE DES TROUBLES COMPORTEMENTAUX Bordeaux, 6-7 septembre 2018. Public infirmier

ALZHEIMER : PRISE EN CHARGE DES TROUBLES COMPORTEMENTAUX Senece Les Macon, 15-16 novembre 2018. Public Infirmier

ALZHEIMER : PRISE EN CHARGE DES TROUBLES COMPORTEMENTAUX, Montpellier 18-19 décembre 2018. Public Infirmier

 

LES MALADIES NEURODEGENERATIVES : LA MALADIE D’ALZHEIMER ET LA MALADIE DE PARKINSON. Seyssin, 29 juin 2018. Public Pharmacien, préparateur en pharmacie, Infirmier

LES MALADIES NEURODEGENERATIVES : LA MALADIE D’ALZHEIMER ET LA MALADIE DE PARKINSON. Valence, 6 juillet 2018. Public Pharmacien, préparateur en pharmacie, Infirmier

LES MALADIES NEURODEGENERATIVES : LA MALADIE D’ALZHEIMER ET LA MALADIE DE PARKINSON. Saint Étienne, 13 juillet 2018. Public Pharmacien, préparateur en pharmacie, Infirmier

MALADIE D’ALZHEIMER ET TROUBLES APPARENTES, INSTAURER LA COMMUNICATION NON VERBALE. Bordeaux 26-27 septembre 2018. Public: Aide-soignant, infirmier.

MALADIE D’ALZHEIMER ET TROUBLES APPARENTES, INSTAURER LA COMMUNICATION NON VERBALE. Paris 23-24 octobre 2018. Public: Aide-soignant, infirmier.

 

LA MALADIE D’ALZHEIMER DES GENERALITES A LA LEGISLATION. E-learning. 15 août 2018. Public: Infirmier

LA MALADIE D’ALZHEIMER DES GENERALITES A LA LEGISLATION. E-learning. 2 septembre 2018. Public: Infirmier

LA MALADIE D’ALZHEIMER DES GENERALITES A LA LEGISLATION. E-learning. 16 septembre 2018. Public: Infirmier

LA MALADIE D’ALZHEIMER DES GENERALITES A LA LEGISLATION. E-learning. 30 septembre 2018. Public: Infirmier

LA MALADIE D’ALZHEIMER DES GENERALITES A LA LEGISLATION. E-learning. 15 octobre 2018. Public: Infirmier

LA MALADIE D’ALZHEIMER DES GENERALITES A LA LEGISLATION. E-learning. 31 octobre 2018. Public: Infirmier

LA MALADIE D’ALZHEIMER DES GENERALITES A LA LEGISLATION. E-learning. 1-2 décembre 2018 Public: Infirmier

LA MALADIE D’ALZHEIMER DES GENERALITES A LA LEGISLATION. E-learning. 15-16 décembre 2018. Public: Infirmier

LA MALADIE D’ALZHEIMER DES GENERALITES A LA LEGISLATION. E-learning. 1er-31 décembre 2018. Public: Infirmier

 

MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES ET DÉMENCES. Sévrier. 28-29 juin 2018. Public: Infirmiers.

MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES ET DÉMENCES. Perpignan. 17-18 septembre 2018. Public: Infirmiers.

ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES: REPÉRER ET MIEUX ACCOMPAGNER. Arras. 25 septembre 2018. Public: Médecin généraliste, Masseur-kinesithérapeute, Infirmier, Pédicure-podologue, Ergothérapeute, Orthophoniste, Orthoptiste

ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES: REPÉRER ET MIEUX ACCOMPAGNER. Paris. 2 octobre 2018. Public: Médecin généraliste, Masseur-kinesithérapeute, Infirmier, Pédicure-podologue, Ergothérapeute, Orthophoniste, Orthoptiste

ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES: REPÉRER ET MIEUX ACCOMPAGNER. Roubaix. 13 novembre 2018. Public: Médecin généraliste, Masseur-kinesithérapeute, Infirmier, Pédicure-podologue, Ergothérapeute, Orthophoniste, Orthoptiste

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