La nutrition est aujourd’hui un sujet majeur de préoccupation sanitaire aussi bien en termes de prévention que de curation et concerne tous les professionnels de santé.
Cependant, les patients sont souvent aux prises avec de fausses croyances véhiculées par les médias et ne savent pas ou plus s’alimenter de manière adéquate.
En outre, leur état ou leur traitement ne leur permet pas toujours de s’alimenter correctement.
Les conséquences de cette tendance à la malnutrition sont souvent délétères, allant de la simple carence à des affections plus importantes et notamment à l’obésité au nombre important de comorbidités.
Il importe que les praticiens soient suffisamment formés afin de pouvoir mieux comprendre et informer leurs patients et les orienter, le cas échéant, vers un médecin nutritionniste pour une prise en charge plus conséquente.
L’obésité, une problématique complexe
Lorsque l’on pense à la nutrition, on pense bien sûr à l’obésité, dont la prévalence en France ne cesse d’augmenter. Selon les chiffres de l’HAS, elle toucherait actuellement près de 15% de la population. Ses causes sont multifactorielles, pouvant tout aussi bien être liés à des apport énergétiques trop importants qu’à un un trop faible niveau d’activité physique, à des affections d’ordre psychologique ou bien encore à des perturbations hormonales.
Si l’obésité concerne tous les professionnels de santé, c’est que ses comorbidités (diabète, hypertension, arthrose, troubles gynécologiques, insuffisance veineuse…) touchent à toutes les spécialités, de la sage-femme au kinésithérapeuthe, du pharmacien au gynécologue en passant bien sûr par le médecin généraliste et le cardiologue.
Les recommandations en vigueur portent sur la précocité du diagnostic, sur l’information concernant les risques encourus ainsi que sur l’éducation du patient sur le plan diététique et sur sa mise en garde à l’égard des régimes restrictifs et déséquilibrés et des “pilules miracles”
Si l’HAS recommande une prise en charge par le généraliste, on sait que, dans la pratique, un surpoids ne donnera pas forcément lieu à une consultation et que c’est souvent dans la discussion avec une autre professionnel que le problème sera soulevé.
C’est pourquoi il convient d’être en mesure de répondre aux questions du patient et de l’informer de manière adéquate en s’appuyant sur une base théorique solide. Il importe également de faire preuve de tact car le phénomène de “grossophobie” souvent dénoncé sur les réseaux sociaux a un impact plus que négatif sur la prise en charge et le respect des consignes fournies.
Des formations DPC portant sur la nutrition et le surpoids existent et pourront vous apporter un socle théorique pour aider vos patients à mieux à prévenir l’obésité et à tenter de l’endiguer.
Les carences alimentaires aux multiples visages
La nutrition n’enseigne pas uniquement comment manger moins mais aussi comment mieux manger. Face à un patient qui se plaint de fatigue, d’affections à répétition, de blessures sportives récurrentes ou bien encore de troubles digestifs, il est important de comprendre comment il s’alimente et si cela est susceptible de provoquer des carences. Une alimentation déséquilibrée, des régimes amaigrissants restrictifs tout comme des régimes excluant une ou plusieurs catégories d’aliments (liés à des allergies/ intolérances ou végétarien-lien par exemple) ou encore des troubles du comportement alimentaires sont potentiellement facteurs de carences que l’on pourra constater à la prise de sang.
S’il convient de se méfier d’un usage des compléments alimentaires hors prescription médicale, une meilleure connaissance des bases de la nutrition, de la micro-nutrition ainsi que de la chrono-nutrition permet d’orienter les patients vers de meilleures manières de s’alimenter afin de prévenir et de limiter les carences.
Importants à tous les moments de la vie, les apports de la nutrition sont particulièrement cruciaux durant la croissance, la grossesse et l’allaitement mais également lors d’une hospitalisation ou d’un alitement, avant et après une intervention, lors d’une prise de médicaments ou bien encore, par exemple, dans le cadre d’une maladie métabolique ou endocrinienne, de problèmes gastro-intestinaux ou face à des troubles du comportement alimentaire ou à un handicap.
Tout autant de cas auxquels les professionnels de santé sont confrontés dans leur quotidien et auxquels ils doivent, sans se substituer à un médecin nutritionniste, pouvoir apporter des éléments de réponse.
Afin de compléter et d’approfondir vos connaissances sur le sujet, de nombreuses formations DPC existent.