Soutien aux victimes de violences conjugales : des formations e-learning pour donner des clés aux soignants

Soutien aux victimes de violences conjugales : des formations e-learning pour donner des clés aux soignants

Si le confinement est une nécessité pour “aplanir la courbe” et limiter la propagation du SARS-CoV-19, il n’en reste pas moins que cette situation peut devenir un véritable enfer pour les femmes victimes de violences conjugales. Que ces violences aient débuté avant ou qu’elles se soient installées à la faveur de cet enfermement obligatoire, le foyer devient, pour ces femmes, une véritable prison alors qu’elles sont bloquées avec leur bourreau avec de très minces possibilités d’avoir ne serait-ce qu’un peu de répit. 

Des associations libèrent la parole et alertent 

Dès le début du confinement, les associations ont alerté sur leur crainte de voir les violences conjugales s’intensifier. « Les hommes violents sont souvent des “tyrans domestiques” qui mettent à l’épreuve chaque fait et geste de leur compagne : est-ce que le repas est servi à l’heure demandée, est-ce que le plat leur convient, est-ce que les courses sont bien rangées… Les femmes victimes font tout leur possible pour que ces situations n’explosent pas et provoquent des crises dangereuses pour elles et leurs enfants. En temps de confinement, ces crises sont impossibles à éviter », fait remarquer Natacha Henry, auteur de l’enquête “Frapper n’est pas aimer” et consultante en violences conjugales auprès du Conseil de l’Europe.

Redoutant continuellement la présence de leur conjoint, ces femmes voient leur calvaire aggravé par le confinement. « Les auteurs de violences psychologiques pourraient aussi passer à la violence physique », explique Stéphanie Le Gal Gorin, qui est également sociologue et travaille avec des auteurs de violences dans des groupes de responsabilisation. 

Elle redoute que les agresseurs, sans cesse à la recherche de prétextes, trouvent dans le confinement des justifications à leurs actes. « Face à l’enfermement, la promiscuité, les craintes financières ou la charge des enfants qui s’agacent de tourner en rond, les conjoints violents pourraient tenter de légitimer leurs coups et se dire: “ C’est normal que dans ces conditions, je pète un câble ”.»

Des chiffres de violences conjugales à la hausse qui confirment les craintes

Malheureusement, les chiffres confirment ces craintes. Invitée le 16 avril sur France Info, la secrétaire d’État chargée de l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a présenté les derniers chiffres disponibles sur les violences domestiques pendant le confinement :  » Il y a une hausse des signalements [de violences conjugales] auprès des forces de l’ordre (…). Sur notre plateforme “Arrêtons les violences”, il y a eu cinq fois plus de signalements qu’habituellement pendant la période de confinement « . 

Ces chiffres, déjà alarmants, laissent présager d’une situation encore plus sombre : nombreuses sont les victimes qui n’osent pas signaler les maltraitances qu’elles subissent. En outre, informés des dispositifs mis en place (SMS, applications mobiles, sites internet, points d’accueil dans les supermarchés et les pharmacies, actions des associations de terrain…), les conjoints pourront empêcher leur victime de sortir, d’utiliser leur téléphone ou l’ordinateur.

Les soignants, en première ligne pour accompagner les victimes de violences conjugales

Dès aujourd’hui et vraisemblablement encore davantage à partir du déconfinement, les soignant-e-s de proximité, à commencer par les médecins généralistes, infirmiers et pharmaciens seront en première ligne pour dépister les violences conjugales physiques et psychologiques et offrir une prise en charge adaptées aux victimes. 

Ces violences sont complexes, vécues comme honteuses, induisant des signes physiques et psychologiques qu’il faut savoir détecter. Pour apprendre à proposer des réponses adaptées à vos patientes, des formations existent.

Ces formations ont pour objectif de : 

  • Connaître le contexte sociétal et réglementaire autour de la violence, plus particulièrement celle faite aux femmes,
  • Vous sensibiliser aux différentes stratégies de l’agresseur et à leurs impacts psychotraumatiques pour adapter votre action auprès des victimes et de leurs proches,
  • Connaître les conditions du signalement et proposer des recommandations pratiques aux professionnels confrontés à une situation ou à une suspicion de violence,
  • Appréhender la spécificité de chaque situation de violence pour accompagner la victime de façon adaptée et respectueuse,
  • Être en capacité de détecter les traumatismes pour orienter vers les professionnels et structures adaptés (médical, judiciaire, social, psychologique),
  • Savoir établir un dialogue qui permette de sortir de l’isolement de la violence.

À l’issue de cette formation en e-learning, vous serez à même d’intervenir ou d’orienter avec tact et mesure afin d’éviter des drames humains et permettre la mise hors de danger des personnes blessées.

 

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